L'ostéotomie tibiale de valgisation vise à corriger l'axe du membre inférieur dans l'arthrose débutante du compartiment médial chez le sujet jeune, volontiers actif, voire sportif.
Principe:
Dans un genou "normal" dont l’axe femoro-tibial est voisin de 0°, le compartiment interne reçoit plus de contraintes que le compartiment externe, en raison de principes mécaniques (colonne excentrique).
Lorsque le varus augmente, la mise en charge du compartiment médial, peut devenir considérable, avec décharge quasi complète du compartiment latéral.
La restitution d’un axe normal, ou mieux, la réalisation d’une hypercorrection de cet axe, peut équilibrer à nouveau, la répartition des contraintes, et décharger un compartiment médial dont l’usure est débutante.
Technique:
Pour corriger l’axe entre le fémur et le tibia, le tibia est alors partiellement sectionné
avec ajout d’un greffon interne (ostéotomie de valgisation par addition),
ou soustraction d’un coin externe (ostéotomie de valgisation par soustraction).
Le montage est maintenu par une plaque vissée.
Le bilan radiographique pré-opératoire est le même que pour une PUC,
avec une voie d’abord interne ou externe, selon qu’il s’agit d’une ostéotomie d’ouverture ou de fermeture.
Suites opératoires:
Pendant les 6 à 8 semaines post opératoires, la marche s’effectue à l’aide de 2 cannes béquilles, sans mettre en charge complètement le genou opéré.
Une attelle est classiquement mise en place, mais elle n’est pas absolument indispensable.
La rééducation, simple, est réalisée en ambulatoire.
Après le 2ème mois, l’appui est progressivement repris, avec une consolidation définitive en 3 à 4 mois post-opératoire.
Indications:
Elles sont voisines des indications de la PUC, mais l’ostéotomie est réservée aux sujets jeunes,
volontiers actifs voire sportifs.
Une rupture ancienne du croisé antérieur n’est pas une contre-indication à l’ostéotomie, mais l’arthrose ne doit pas être trop évoluée (interligne résiduel d’au moins 50% de l’interligne normal), et l’ostéotomie tibiale de valgisation a l’énorme avantage de laisser persister une articulation indemne.
Une PUC secondairement, ou une PTG peuvent toujours être proposées en cas d’échec de l’ostéotomie.
Les complications, rares, peuvent être:
un retard de consolidation ou plus rarement, une non consolidation nécessitant alors une ré-intervention,
un hématome post-opératoire,
une infection (rarissime),
une souffrance des nerfs et artères alentours.
Le résultat attendu est celui d’un genou quasi indolore, à mobilité normale, et à force musculaire conservée. Le genou a une physiologie normale, permettant dans certains cas, de reprendre un certaines activités sportives.
Une ostéotomie tibiale de varisation peut parfois être proposée, mais son indication est infiniment plus rare que pour l’ostéotomie tibiale de valgisation, et sa réalisation technique plus aléatoire.