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CONSEQUENCES DE LA RUPTURE DU LCAE

AVENIR DU GENOU

 

La rupture du LCAE est fréquente, surtout en milieu sportif.

Cette blessure entraîne une laxité antérieure

(mouvement antéropostérieur anormalement important du tibia par rapport au fémur).

Le risque immédiat est de voir apparaître une instabilité 

dont la traduction lors de l’examen clinique est un mouvement de « tiroir » voire de ressaut.

 

CIRCONSTANCES DE SURVENUE :


La pratique sportive est la cause la plus fréquente des ruptures du LCAE

( par exemple, 15 à 20 000 ruptures chaque année en ski alpin).

Le traumatisme responsable est souvent violent avec de nombreuses exceptions (accident de ski à l’arrêt)



Lors d’un déséquilibre en flexion, des composantes de valgus (contrainte vers le dehors) et rotation externe entraînent une entorse antéro-médiale : rupture du LCAE, associée parfois à une lésion du ligament collatéral médial (LCM ou ligament latéral interne) voire du ménisque médial. Cette blessure est également appelée triade antéro-interne.


Dans d’autres cas, il peut s’agir d’un mécanisme en flexion, varus (contrainte vers le dedans) et rotation interne.

Plus rarement des lésions du LCAE se produisent en extension ou en hyper extension : shoot dans le vide, réception d’un saut. La rupture du LCAE est alors quasi isolée.

 

CONSEQUENCES ANATOMIQUES IMMEDIATES

Les triades complètes sont assez rares ; le plus souvent la rupture du LCAE parait isolée et peut être traitée comme telle.

Le LCAE se détache le plus souvent de son insertion fémorale (on parle de rupture au plafond), la rupture est complète.

Des ruptures partielles existent, laissant persister tout ou partie d’un des 2 faisceaux.

Après l’accident, le LCAE se rétracte en bas, en avant de l’échancrure inter condylienne (en « battant de cloche »), il peut devenir fibreux et constituer un obstacle à l’extension (syndrome du cyclope), il peut se résorber et quasiment disparaître.


Quelquefois, la partie proximale du LCAE rompu s’accole au LCP. On parle alors de LCAE cicatrisé en nourrice.


Les lésions associées sont fréquentes :

LCT ou LCF (ligament collatéral tibial, fibualaire) comme lors de triades.

Lésions méniscales internes ou latérales essentiellement périphériques et d’évolution cicatricielle favorable spontanément ou après suture.

Lésions cartilagineuses essentiellement latérales.

Œdème sous chondral ou osseux.

 

CONSEQUENCES FONCTIONNELLES

Lors de l’accident, le sportif ressent une sensation de luxation du genou, de déboîtement.

S’il reprend le sport immédiatement ou quelque temps plus tard, il ressent une sensation d’instabilité, de déboîtement qui se répète, de « patte folle »…Il peut présenter un tableau d’entorse du genou qui récidive à plus ou moins court terme.

Dans la vie courante ou chez le sédentaire, la gêne est rarement importante après la période initiale de rééducation.

Au contraire, chez le sportif (et d’autant plus qu’il s’agit de sports contraignants pour les genoux) les accidents se multiplient : instabilité, douleurs, blocages ou pseudo blocages, épanchements, entorses itératives dans un tableau de laxité chronique du genou.

 

CONSEQUENCES ANATOMIQUES A DISTANCE

L’instabilité chronique du genou entraîne :

Des lésions ligamentaires et capsulaires de plus en plus étendues : en raison des mouvements antéropostérieurs anormaux, la translation antérieure augmente. La capsule articulaire se distend et les autres formations ligamentaires peuvent également être progressivement étirées et participer aux mouvements anormaux du genou (tiroir antérieur mais également laxité des plans latéraux).

Le ménisque interne joue un rôle stabilisateur important,

il limite la translation antérieure anormale d’un genou privé de LCAE.

Sa corne postérieure est très sollicitée en particulier en flexion.

Sa dégradation en cas de reprise de sports de pivot et/ou contact est

                   inéluctable à court terme.

La lésion la plus typique est la luxation en « anse de seau » 

du ménisque interne dans l’échancrure, entraînant un blocage aigu.


Sa disparition entraîne une aggravation de la laxité à court terme et une évolution vers l’arthrose en quelques années.

            Tout doit être fait pour éviter le sacrifice méniscal : pas de reprise de sport de pivot et/ou contact en cas de non réparation, suture méniscale à chaque fois qu’elle est réalisable (même si ses résultats sont aléatoires)…

Le ménisque externe est moins souvent lésé.

Le cartilage du compartiment médial se dégrade ,

en particulier lorsque le genou continue à être sollicité au plan sportif.

Ces lésions cartilagineuses constituent

le stade initial de la gonarthrose.

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En cas de poursuite d’activités contraignantes  pour ce genou privé de LCAE, les accidents d’instabilité, les blocages, pseudo blocages…vont s’estomper progressivement. Ces signes d’instabilité vont être remplacés par des douleurs mécaniques, un épanchement, un flexum (impossibilité d’étendre complètement le genou)... surtout si une méniscectomie a été réalisée. Il ne s’agit alors plus d’instabilité mais d’arthrose dont la prise en charge est totalement différente.