ELEMENTS D’ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE DES LIGAMENTS CROISES

                                                   

      Les ligaments croisés stabilisent le genou dans le                      sens antéropostérieur.              

              Ils forment le "pivot central" du genou.

 




Ils ont une orientation qui se défini et s’oppose dans les 3 plans de l’espace.

                                                                                                                                             

En décrivant leur trajet de bas en haut, on obtient:                                                                                                                  

                       

          Ligament croisé antérieur oblique en haut, en dehors et en arrière

          Ligament croisé postérieur oblique en bas, en dedans et en avant.


      Le ligament croisé antérieur s’insère en haut sur le condyle externe et le postérieur sur le condyle interne. On parle ainsi souvent de ligament croisé antéro externe et de croisé postéro interne (En pratique, LCAE et LCP).             



La zone tibiale d’insertion est située dans la surface pré spinale (devant les épines)

Lors de la reconstruction du LCAE, le centre de l’insertion tibiale est repéré en dehors de l’épine tibiale médiale, devant le LCP, à mi-distance entre les limites cartilagineuses des condyles.


Lors de la reconstruction du LCAE, le centre de l’insertion fémorale est repéré genou en flexion par rapport à l’arche inter condylienne ; à 11 heures  pour un genou droit (schéma ci contre) et à 13 heures pour un genou gauche.


Longueur des ligaments croisés :


La longueur du LCAE est de 31 +/- 3 mm. Une certaine variation de longueur est néanmoins observée entre la flexion et l’extension, en particulier pour les fibres les plus antérieures (variations de 3 mm environ).

Celle du LCP plus difficile à établir en raison de grandes variations entre flexion et extension.


Histologie :

Les ligaments croisés sont formés de collagène qui se regroupent en fibres entourées par un endothélium. Ces fibres se regroupent pour former des fascicules. Ces derniers en se rassemblant forment des faisceaux.


Le LCAE a été systématisé classiquement en 2 faisceaux,

     l’un antéro médial

     et l’autre postéro latéral.

Le premier se tend surtout en flexion et le second surtout en extension.

Ces 2 faisceaux sont séparés par un faisceau intermédiaire.

Certains auteurs décrivent des structures encore plus complexes...


Remarques :

- en fait, plus que de faisceaux individualisés au plan anatomique, il s’agit surtout de fibres dont le comportement mécanique est différent.

- réparer le LCAE par 2 faisceaux permet, théoriquement de se rapprocher mieux de l’anatomie. Cependant, en pratique, cela reste difficile à réaliser, en particulier au niveau fémoral et les résultats à distance ne semblent pas probants.

                               

Le LCP 


est lui aussi systématisé en 2 faisceaux,      


l’un postéro médial et l’autre antéro latéral.

Le premier est tendu en extension, le second détendu.

Remarque : en IRM, le LCP a l’aspect d’une crosse à concavité antérieure

en raison de cette détente du contingent antéro latéral.

La jonction des fibres ligamentaires avec l’os se fait par l’intermédiaire de fibrocartilage très résistant, « enraciné dans l’os ».


Synoviale, vascularisation et innervation.

Le LCAE est entièrement recouvert de 2 couches synoviales dont la couche la plus profonde entoure également les fascicules. Cette synoviale peut avoir un rôle dans d’éventuelles cicatrisations. Le LCP n’est recouvert qu’à sa partie antérieure de synoviale. Stricto sensu il est intra synovial mais extra articulaire.


La vascularisation du LCAE est double : antérieure à travers le ligament adipeux par des branches géniculées inférieures, latérales et médiales et postérieure par l’artère géniculée postérieure. Le LCP reçoit sa vascularisation de l’artère géniculée postérieure.

Le LCAE est richement innervé. On trouve de très nombreux mécanorécepteurs qui transmettent aux muscles les informations et ainsi permettent  l’adaptation musculaire aux contraintes de l’articulation.

 

Mécanique :

Le schéma de fonctionnement du fémur sur le tibia unis par les ligaments croisés est celui d’une roue contrainte par ces ligaments qui entraînent un roulement et un glissement du fémur sur le tibia lors de la flexion extension.


Le LCAE est viscoélastique : il absorbe l’énergie sans modification de structure. Lorsque les capacités élastiques sont dépassées, une rupture peut se  produire ; la traduction clinique la plus évidente est l’apparition d’un tiroir.

Le rôle du LCP semble très lié à celui des structures périphériques.